lundi 28 janvier 2013

Knitting Peace













Du blanc partout, corps poudrés, peaux diaphanes, costumes tricotés, pans de voiles translucides pour que glisse la trapéziste, enfants de la balle devenus adultes, évoluant sur d'immenses pelotes blanches, des monocycles ou des cordes molles,voltigeant dans les airs accrochés à des anneaux ou des rideaux de tricot géants, immaculés...
Cerceaux et trapèzes qui se dérobent, oeuf pelote illuminé où se lover, la maille file, se fait puis se défait sur fond de douce musique électronique couverte de violons et de chant sur mesure. 
La poésie à l'état pur.
Jamais pareil spectacle n'a croisé mon chemin depuis des années, ne m'a mis les larmes aux yeux par tant de beauté.
Cirkus Cirkor est une troupe suédoise. C'était hier au Creac, mais je crois que je vais pousser jusqu'à la Seyne le week-end prochain pour les revoir une dernière fois. L'émotion était trop forte, d'une intensité suffisament rare pour ne pas tourner la regarder s'évanouir.
Après ils rentreront dans leur beau pays poursuivre leur route de nomades...


White everywhere, powder all on the translucent skins, knitted costumes, transparent pieces of veil for the sliding trapeze artist, professionals of the contemporary circus moving on huge white balls of wool, on unicycle or soft ropes, fluttering in the air, hung on to rings or knitted curtains, spotless...
Hoop and  shying away trapeze,  enlightened pelota-egg where to coil up, stitch is laddering, is knitted and come undone on a sweet electronic music background with violins and live songs.
A pure poetry. 
I've not seen such a show for years, nothing which put me tears in the eyes like that, because of a such beauty.
Cirkus Cirkor is a swedish company. It was yesterday at the Creac, but I think I'll go to the Seyne next week-end to see them again a last time. Emotion was so strong, so intense to look at it fainting.
After that they'll go back in their beautiful country to go on their road of nomad.

Sorry for this horrible translation, it was hard for me...


jeudi 24 janvier 2013

Films de janvier






MY BLUBERRY NIGHTS (Wong Kar Wai)

Elisabeth fait face à une rupture qu'elle n'encaisse pas et à la fois fait connaissance avec un jeune patron de café avec qui elle va se lier d'amitié. Enterrant ses souvenirs dans la fuite à travers les Etats Unis, elle va garder en vie le lien avec ce garçon en envoyant des cartes de tous les états où elle part se retrouver, et à la fois apprendre de diverses rencontres sur sa route.
Moi qui était fan inconditionnelle de Wong après "In the mood for love" et "2046", là je reste bouche bée devant cette bluette éthérée.
L'image signée Darius Khondji (je préfère quand même celle de Christopher Doyle) est magnifique forcément, les comédiens voudraient bien...mais non, scénario trop plat, téléphoné.
On attend le suivant pour oublier.





FLESH (Paul Morrissey)

Joe est marié et Geri et lui ont un enfant.
Joe se prostitue avec des hommes pour nourrir sa famille sur les encouragements de sa femme.
Celle-ci ne lui cache en rien avoir une relation avec une autre fille et cela ne semble pas le déranger plus que ça. 
Ce premier volet de la trilogie de Morrissey produite par Andy Warhol date de 1968 et c'est tout à fait dans l'air du temps de l'époque.
Liberté sexuelle, mélange des moeurs, absence de tabou, tout y est.
Et pas de morale à la clef, sauf qu'ils n'ont pas l'air très heureux ni ensemble ni séparés.

Scènes coupées et collées en plan sur plan comme grammaire essentielle, plan fixe de 2'30, pistes audio en sourdine voire coupées brusquement.
On est en plein dans le film expérimental. Moi qui voulait me risquer hors des sentiers battus en 2013, me voilà servie. Je vais tâcher de ne pas rosir à la bibliothèque (oh si peu...) en empruntant les deux volets suivants (certainement exclus du prêt pour les mineurs aussi) avec ma carte cette fois, et pas celle de mon fils! Ooooops...
Je n'ai pas trop accroché sur le style mais bien apprécié de mieux connaître des modes de vie dans le milieu homo (le sien et celui d'autres hommes, amis autour de lui) et les moeurs de 68 moins bridées qu'aujourd'hui. 
Je sais que je ne pourrais pas vivre comme ce couple, je ne me sentirais pas plus libre, je ne trouverais pas de sens, je saisis mal l'intérêt.
Mais obstinée je reste à découvrir cette année des réalisateurs dont je ne connais pas grand chose comme Morrissey et par là à appréhender des univers qui me sont à la base étrangers.





DES VENTS CONTRAIRES (Jalil Lespert)

Pour ceux ou celles qui ne connaîtraient pas l'histoire du roman d'Olivier Adam, Paul se retrouve subitement seul face à l'absence mystérieuse de Sarah, sa femme, avec deux enfants et une vie à réinventer. Il part pour la Bretagne retrouver ses racines, le silence devenant trop long, trop inexplicable.
Et là-bas, oscillant entre ses souvenirs, la rencontre de nouvelles personnes, la culpabilité et sa solitude, Paul va peu à peu essayer de retrouver une direction, une paix à défaut d'avoir une réponse qui ne viendra qu'à la fin.

Trouver cette photo d'Adam sur le tournage m'a fait tilter parce que je n'ai pas du tout retrouvé la sève du roman dans l'adaptation. On sait bien que la critique est aisée et que l'art est difficile, mais si je n'aime pas les idées préconçues, je dois dire que je commence à croire que les adaptations de romans qu'on a trop aimés sont à proscrire.Le jeu, la réal, l'atmosphère, le choix des comédiens...rien de ce que j'avais imaginé n'est là. Pourtant je me suis battue pour le voir.

vendredi 18 janvier 2013

Blue mood







Paul est écrivain, porté sur l'alcool, sa femme l'a quitté et il l'aime encore.
Il y a ses parents qui ont besoin de lui, sa mère qui se délite, qu'on sent sur le fil.
Il y a les liens familiaux où tout n'est que reproches, cynisme et amertume.
Une ancienne amie qui aime Paul à en perdre la raison, un secret de famille gardé trop longtemps, et cet homme à la lisière, qui cherche sa place sur terre, de refuge en refuge.
Des secrets révélés et ce qu'on en fait.
J'aime les romans d'Olivier Adam c'est enfoncer une porte ouverte que de le préciser.
Il a corrigé ce qui m'agaçait dans le style, gommé ces fins de phrases en langage (mal) parlé qui gâchait bêtement des passages qui étaient forts dans ses livres précédents.
Le style est plus brut que dans les précédents.
On retrouve la solitude, la douleur rageuse du désespoir, le calme apaisé dans les éléments, des émotions à vif comme il sait bien les décrire.
Un roman plus politique que les autres où Adam brosse un portrait de la France ouvrière qui vote bleu marine et aborde les discussions qui divisent et attisent les mauvaises braises. L'auscultation de la crise et du chômage qui ravage les ménages est claire.
Un cousin des Vents contraires, que j'ai lu avec un aussi grand plaisir, mais différemment peut -être aussi parce qu'il y a les parents...les non-relations nées de la différence, de l'incompréhension et par l'usure du temps...

Les lisières (Olivier Adam) Flammarion

PS: Quelqu'un sait-il pourquoi il n'est plus édité chez l'Olivier ?

mardi 15 janvier 2013

Marseille 2013 # 1








Marseille est capitale européenne de la culture cette année comme Kosice en Slovaquie.
La soirée d'ouverture a été belle, inondée de monde, au point que l'on a dû battre en retraite par saturation. Les méduses taillées dans la glace (à la tronçonneuse!) nous attendaient sur la route de retour. Une féerie qui donne l'espoir d'une année culturelle intense, assoiffés que nous sommes en la matière.
J'ai des tickets pour un cirque suédois (sans animaux) tout blanc :"Knitting peace" et d'autres pour voir une clown qui me fait trop rire alors que je n'aime pas toujours cette discipline artistique: c'est Proserpine, une clown déprimée, râleuse, de mauvaise humeur souvent, un peu stupide, mauvaise parfois, mais tellement pathétique à d'autres qu'elle m'a emportée les deux fois où je l'ai vue se produire.
Elle est mortelle...!
Alors...descendez à la capitale!

Marseille is european capital of culture as Kosice in Slovaquia this year.
The opening ceremony was beautiful, full of people, so saturated that we had to run away.
Jellyfishes sculptured of ice (with a chain saw!) were waiting for us on the way back home. 
A spectacular sparkling night which gives the hope of an intense cultural year for the thirsty people we are in province in this field.
I have tickets for a "white"swedish circus (without animals): "Knitting peace" and some others to see a lady clown which make me laugh too much, while I don't like this artistic discipline all the time: it's Proserpine, a depressed, grumpy clown, often in a bad mood, a bit stupid sometimes, bad at times, but so pathetic in other times that she "caught" me when I saw her two times in the past.
She's incredible!
So...come to the capital!

lundi 7 janvier 2013

Mlle Titoo



Mlle Titoo organise un jeu jusqu'au 13 janvier , alors courez-y vite!
Extra fan de ce collier.

samedi 5 janvier 2013

Red flannel hash





Aujourd'hui j'ai décidé de reprendre ma série photographique "Swimming pool" en allant nager.
Je n'aime pas spécialement la promiscuité des piscines publiques, mais elle me fascine.
Tout le monde se croise à la douche, tous les âges, c'est assez populaire... Conversations entre cabines.
On partage du shampoing, on s'observe sans en avoir l'air ou on ne prête attention à personne, c'est selon.
Personne n'est vraiment beau avec son bonnet olympique alors on se laisse glisser dans l'onde tiède, on nage et nage encore pour ressortir en paix, comme si on laissait un poids au fond de l'eau.

Sur le chemin de la maison j'ai découvert un typographe où j'aimerais traîner des heures à les regarder travailler.

Dans le Milk de ce mois-ci une recette m'a attendue jusqu'à ce soir, le Red flannel hash.
Betteraves (comme la promiscuité au départ...) et pommes de terre rôties en cubes, sauce hollandaise, chèvre râpé, oeuf poché, salade. Je n'ai regretté qu'une chose, ne pas avoir de scones pour pousser le plaisir encore un peu plus loin.

Today as I was going to swim I decided to continue my serie "Swimming pool".
I don't enjoy very much public swimming pool crowding, but I'm entranced by it.
Everybody is crossing under shower, every age, it's a working class area...Conversations between cubicles.
Sharing shampoo, examining without looking to or ignoring everybody, according to people.
Nobody seems very nice with his olympic bathing cap so we let ourselves slide in the tepid water, we swim and swim again to go out in peace, as if we let weight at the bottom of water.

By my way back home I discover a typographer where I could spend hours looking at them.

This month, in Milk magazine a recipe has waited for me until this evening, the Red flannel hash.
Fried cubes of beet (as the crowding at the beginning) and potatoes, hollandaise sauce, grated goat cheese, poached egg, salad. I regret only I haven't scones to take pleasure to the extreme.

vendredi 4 janvier 2013

Loving Rilke




Mais votre solitude vous sera un port, une patrie même au milieu de conditions fort étrangères, et c'est en partant d'elle que vous trouverez vos chemins.

Lettres à un jeune poète (Rainer Maria Rilke)

But your loneliness will be your harbor, a homeland in the middle of  strange conditions, and starting from it, you'll find your ways.

Letters to a young poet (Rainer MAria Rilke)

mercredi 2 janvier 2013

A la lisière ...







Fuir l'agitation et les paillettes, chercher le silence et la nature pour s'ouvrir sur le futur.
Les mousses vertes, les maisons en pierres, les gorges du Tarn, un feu pour deux soirées magiques et les Lisières ...
Accord parfait pour commencer l'année avec ceux que j'aime.
Je me retourne sur celle qui vient de passer.
Certains chemins se sont estompés ou terminés, les uns se sont recroisés et d'autres n'ont mené nulle part. Des rencontres aussi.
Mais si elle a été douloureuse, 2012 a été riche d'enseignements sur moi, sur les autres.
La suivante sera forcément plus belle, plus lumineuse.
Beaucoup de lectures prévues, de projets en perspective pour Cinnamon et pour moi, pour nous.
Des rêves, des envies bien identifiées, des aspirations qui motivent.
Le vent, me semble-t-il, me souffle dans le dos.
Et vous?

Run away from excitement and glitter, searching silence and nature to open my mind to the future.
Green frothes, stone houses, Tarn's grooves, a fire for two magic nights and les Lisières (the novel I'm reading)....
The perfect harmony to begin the year with those I love.
Looking back to the one which has just finished.
Some ways has shaded off or ended, some has crossed again and some others hasn't drove nowhere.
Meeting some interesting people too.
But even if 2012 has been painful, it was a deep source of learning about myself and other people.
Next year would definitely be nicer and brighter.
Lot of books to read, of projects for Cinnamon, for myself and for us.
Dreams, well-identified desires, motivating aims.
It seems that the wind is blowing in my back.
What about you?